J’ai la tête qui tourne

J’ai la tête qui tourne

Par: Catherine Ferland, PH.D., Historienne

Un guerrier féroce buvant de l’alcool dans le crâne d’un adversaire vaincu au combat. Si l’image semble exagérée, il y a pourtant un fondement de vérité historique!

L’utilisation d’un crâne humain comme coupe à boire rituelle est rapportée chez de nombreux peuples au cours de l’histoire. Cet usage est attesté chez plusieurs peuples celtes et figure notamment dans les épopées irlandaises. Boire dans le crâne d’un guerrier permettait d’absorber, croyait-on, sa force vitale…

Le crâne était généralement coupé au-dessous des sourcils, puis nettoyé soigneusement. Dans certains cas, ces curieux récipients étaient ornés d’or ou de pierres précieuses. Les plus grands pouvaient contenir un peu plus d’un litre de liquide. Le « crâne à boire » le plus ancien date d’environ 14 700 ans : il a été retrouvé dans une grotte du Somerset, en Angleterre.

Plusieurs langues parlées dans le nord de l’Europe portent encore la trace de cette ancienne pratique à travers l’évolution du mot skål (skull, crâne). Eh oui : dans les pays scandinaves, on porte un toast en disant Skol! En anglais, to scull signifie encore « boire de l’alcool rapidement », ce qui rappelle d’ailleurs l’expression bien québécoise « caler une bière ». De quoi en avoir la tête qui tourne!

Crédit photo: Derek Adams/Natural History Museum. Le plus ancien exemplaire de «crâne à boire», fabriqué il y a environ 14 7000 ans, a été retrouvé en 1987 dans une caverne du Somerset, Angleterre.

Date: 8 décembre 2019

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